LE TISSUS POUR SES PROPRES COUSSINS

Elle avait envie de deux couleurs bien particulières pour mettre un accent printannier dans le salon de son nouvel appartement: pour les trouver, elle avait découpé des petits carrés de papier qu'elle avait peints à la gouache, jusqu'à obtenir exactement la nuance recherchée. Elle avait joué avec ces petits cartons pendant quelques jours, demandant son avis à son compagnon, associant telle gamme avec telle autre.
Un samedi matin, munie des ces petits cartons et de notes prises au crayon derrière, elle a pris le chemin de l'atelier pour réaliser elle-même le tissus qui lui permettrait ensuite de coudre les housses de ses coussins. Il fallait que le motif soit simple et géométrique. Que les couleurs soient vives et rappellent le soleil. Que chaque housse soit unique tout en faisant partie d'un ensemble.
Parmi les pochoirs, les techniques, les couleurs et les possibilités que je lui présente, elle choisit la peinture épaissie et le gros pinceau qui permet de tracer d'un coup spontané des traits horizontaux et verticaux sur la toile. On s'accorde sur la qualité de la soie, elle prend les mesures et les repères nécessaires et se lance. Il fait chaud et beau, la peinture épaissie est posée contre le mur dans la rue pour accélerer le séchage et pouvoir continuer. La soie est belle, elle crisse sous le pinceau et se gorge de vert-citron en constraste avec le turquoise. Il faut encore attendre le séchage définitif et l'étuvage... avant de pouvoir se mettre à l'ouvrage et à la couture des housses.