Le dragon et la rose

Au lieu de 6, ils sont cinq ce matin de début août - âgés entre 8 et bientôt 12 ans, il y a deux garçons et trois filles. C. arrive la première et m'offre de délicieux bonbons à la noix de coco ramenés d'un récent séjour dans le second pays de sa famille. A. habite tout près et n'a pas dû se lever trop tôt (on est encore en vacances). Tous, ils ont vu les feux d'artifice du 1er août dans leur commune ou au-dessus du lac. Cela inspire C. pour son tableau.
Attentifs, ils posent beaucoup de questions pendant la partie théorique, s'intéressent et se passionnent, veulent tout savoir, tout essayer et tout connaître.

J. nous enchante avec son français d'ailleurs - peut-être que son tableau s'inspire d'un paysage de chez elle, là-bas de l'autre côté de l'Atlantique?
L. tout à son affaire se concentre et sans hésitation peint l'un de ses animaux préférés sur son carré de soie.
A. est rapide: il commence par peindre un magnifique dragon sur son carré d'essai... puis, pour son tableau, il jette un bref regard dans un livre de l'atelier et se lance, sans hésitation.
M., quant à elle, a des idées bien précises sur les couleurs qu'elle veut poser sur sa toile; ni les pinceaux ni les tiges de coton ne lui conviennent pour réaliser son tableau. Je lui propose de recourir à la peinture épaissie: l'applicateur permet de doser les quantités de peinture et de tracer des lignes très fines, qui ne diffusent pas.

M. préfère mélanger elle-même ses teintes et insiste jusqu'à ce que ce soit la bonne nuance de jaune pour son soleil, même s'il est caché par un nuage. Composée de quelques lignes savamment posées, une rose apparaît, tout enrobée de blanc.